Fanny Truchi fait de son instrument de travail, l’appareil photographique, un lanceur d’alertes. Alerte à l’extinction d’espèces, à la submersion de villes et d’îles, à la pénurie d’eau, à l’exode. Alerte à notre inaction, celle dans laquelle nous nous recroquevillons comme l’enfant se recroqueville dans sa peur du noir, celle à laquelle les politiques nous cantonnent. Alerte à notre embarras. Le rougissement des neuf portraits en est la métaphore comme l’inexpressif de leur œil, le miroir de notre immobilisme. Saurons-nous arrêter la guerre que l’Humanité a déclaré à demain ? Soutenir le regard de ces jeunes visages, c’est d’ores et déjà pressentir cet instant où il nous faudra rendre des comptes à nos enfants, à nos petits-enfants. Quelle réponse pourrons-nous formuler à la question que les générations futures poseront : Qu’avez-vous fait de notre présent ?
Texte de Christelle Saez